CHAMPAGNE J.M. TISSIER
Dégustation le 19 octobre 2021 des 2 gammes de Champagnes J.M. Tissier
avec Julie Dupouy - Meilleure Sommelière d’Irlande en 2018
La sagesse de l'expérience, l'impatience de la jeunesse
Domaine familial exemplaire, cette maison champenoise poursuit son développement
et son évolution. L'arrivée du représentant de la quatrième génération est une source de motivation.
"Mon père à fait connaître nos champagnes en remportant une médaille aux Vinalies Internationales. Il a mis la barre très haut. J'espère à mon tour être à la hauteur et remporter un trophée au concours Les jeunes talents du Champagne dont je suis l'un des finalistes". Quelques jours après avoir formulé ce vœu lors de la visite de Julie Dupouy, Anthony Tissier pouvait afficher un large sourire. Il quittait les salons de la maison De Castellane, théâtre de cette finale avec sous le bras trophée et diplôme symbolisant la plus belle des récompenses, le Prix du Public. Un nouveau coup de projecteur sur le village de Chavot-Courcourt. Une commune paisible dominant les coteaux plantés de vignes aux couleurs ocres de l'automne qui s'étirent au sud d'Epernay. Là, Jacques Tissier et sa famille affichent fièrement en façade l'année de création du domaine originel. C'était en 1931, il y a tout juste 90 ans. Une longue histoire qu'Anthony, le représentant de la quatrième génération de vignerons, fils de Jacques et Marie-Christine Tissier, est bien décidé à continuer d'écrire. Un couple qui a su donner un élan décisif à cette exploitation de 5.95 hectares en suscitant la curiosité puis l'intérêt de prestigieux sommeliers. Le fruit d'une décennie de travail. " J'ai repris le vignoble en 1998 et j'ai aussitôt lancé la marque J.M. TISSIER, comme Jacques et Marie-Christine. Mais créer une nouvelle identité n'est pas évident. Heureusement, le trophée ramené des Vinalies 2009 a constitué une véritable chance. Les sommeliers ont voulu nous découvrir et Gérard Basset, Paolo Basso ou encore Fabrice Sommier ont poussé notre porte. "
De nombreuses photos témoignent de ces rencontres.
PROUVER L'INTÉRÊT DES CHANGEMENTS
Des photos qui en côtoient d'autres où les sourires cachent les traits parfois tirés par de longues journées de vendange. "Chaque année on conserve ainsi le souvenir de l’équipe qui nous accompagne pour la récolte. Ce sont majoritairement des habitués qui au fil des années ont constitué une sorte de famille à nos côtés", évoque Marie-Christine Tissier. Des vendangeurs qui ont vu grandir Anthony et son frère Gaëtan. " J'ai la chance d'avoir deux fils qui ont choisi le monde du vin pour s'exprimer. C'est une fierté d'avoir pu et su leur apprendre l'amour du vin et de notre travail", souligne Jacques. Un père tout à fait enclin à écouter les propositions d' Anthony qui vient de terminer un BTS viti-oeno.
"Il m'a poussé à m'intéresser à l'apport des fûts de chêne durant la vinification. Il voulait en intégrer une partie dans la cuvée blanc de blancs qui constituait son projet personnel dans le cadre de sa fin d'études. Nous avons donc investi dans des barriques venues de Bordeaux. Mais j'ai été très clair, il fallait qu'il me prouve que cela constituait une vraie plus-value qualitative. Le résultat a confirmé cet intérêt et 20 % du vin élevé en fûts est désormais incorporé dans une partie de nos cuvées."
Et c'est donc tout particulièrement le cas de Diogénis, la cuvée 100 % blanc de blancs présentée au concours des jeunes talents du champagne. "Les fûts m'ont toujours fait rêver mais mon père ne les utilisait que pour laisser vieillir son marc de champagne et le ratafia qui sont deux de ses passions", complète Anthony Tissier.
PERFECTIONNISTES AVANT TOUT
Si la surface exploitée par la famille est finalement assez réduite, le travail des vignes n'en est pas pour autant simplifié. Avec une quarantaine de parcelles éparpillées sur dix communes, l'organisation est essentielle et l’arrivée d'Anthony dans l'entreprise une aubaine. "On ne cherche pas à nous développer, s'empresse-t-il de préciser, en revanche la qualité est notre priorité. Nous sommes avant tout une famille de perfectionnistes ! "
Et pour progresser toutes les idées sont intéressante à creuser. " L'agriculture biologique nous intéresse. On expérimente et ce qui fonctionne bien nous fait évoluer positivement. Ainsi posséder 80 % du vignoble en pieds monté nous a permis de stopper l'utilisation des désherbants chimiques", explique son papa.
En revanche, il n'a pas manqué d'informer Julie Dupouy de sa volonté d'ajouter un blanc de noirs à sa gamme. " Nous avons de jolies parcelles de pinot meunier, le terroir de Chavot-Courcourt est favorable à son expression..."
Voilà qui constituera une bonne occasion pour retrouver cette attachant famille
Jérémy Martin – 19 octobre 2021
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